Ce terme renvoie à des milliers d’objets, majoritairement en alliage cuivreux, qui ont volontairement été jetés dans les eaux, enfouis dans la terre, cachés dans des grottes ou des anfractuosités des rochers. Il peut s’agir d’éléments isolés ou du regroupement de dizaines, voire de plusieurs centaines de pièces. S’y trouvent aussi bien des éléments usés et brisés, qui semblaient destinés au rebut, que des pièces de prestige issues d’un artisanat spécialisé. D’apparence hétéroclite, ce phénomène masque en réalité des pratiques codifiées qui évoluent dans le temps. Toutefois, leur signification précise échappe encore aux archéologues. Afin de tenter de percer leur mystère, les travaux récents cherchent à caractériser le plus précisément possible ces ensembles en mettant en œuvre des analyses chimiques et isotopiques. Les compositions élémentaires des objets nous renseignent sur les recettes d’alliages et les types de minerais choisis par les métallurgistes, tandis que les analyses isotopiques du plomb cherchent à caractériser la provenance des matières premières utilisées. Ces deux méthodes ont mis en lumière les vastes réseaux d’échanges qui ont intéressé l’âge du Bronze européen. Nous mettrons en avant dans cette présentation des recherches récentes sur des dépôts régionaux et notamment les premiers résultats issus de l’étude d’objets du Musée Saint-Raymond réalisés dans le cadre du projet COPPER (Cuivre d’Occitanie : Pister la Production, l’Exploitation des Ressources et les échanges du Néolithique aux Âges des Métaux) soutenu par le défi-clé Sciences du Passé de la région Occitanie.
Conférence donnée par Kévin Costa, post-doctorant (UMR 5608 TRACES, Toulouse) et Thibault Lachenal (chargé de recherche au CNRS, UMR 5140 ASM, Montpellier)
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Photo : Thibault Lachenal/CNRS