Pour la visite de l’exposition « Cathares ». Toulouse dans la croisade, nous vous conseillons vivement de prendre votre billet en ligne afin d’éviter le temps d’attente en caisse.
Les 24 et 31 décembre, le Musée Saint-Raymond fermera exceptionnellement à 16 h.
Des bijoux de famille ?
Voilà un ensemble d’objets bien prestigieux, des torques gaulois ! Ces colliers et brassards en or font partie des œuvres majeures du musée. Tout ici évoque des bijoux d’apparat d’une classe sociale élevée de la région toulousaine du IIIe avant notre ère.
Ces objets n’ont pas été découverts au même endroit : les cinq premiers viennent de Fenouillet, au nord de Toulouse, les deux autres de Lasgraïsses dans le Tarn. Deux lieux de provenance, deux façons de les mettre au jour : en creusant le canal latéral de la Garonne pour les uns en 1841, en dessouchant des ceps de vigne pour les autres en 1885. Et, comble de l’étonnement, ceux de Fenouillet ont été découverts dans un pot alors que les objets tarnais étaient accompagnés de poteries et d’ossements d’animaux en tout genre : porc, bœuf, cerf et même cheval ! Drôles de destins tout de même.
Ces objets ont été fabriqués par des orfèvres possédant une habileté technique exceptionnelle, qui travaillaient peut-être au sein d’ateliers installés dans le sud-ouest de la Gaule. Réalisés en or presque pur récolté dans les cours d’eau locaux, ces objets ont été travaillés avec des tôles ou des tiges d’or, finement torsadés, minutieusement ouvragés, consciencieusement soudés et assemblés. Car oui, on ne s’en rend pas compte au premier coup d’œil, mais les deux objets de Lasgraïsses sont creux, contrairement aux autres, dont le jonc a été torsadé et plié pour le former convenablement. Quant aux décors, il y a là certainement l’influence des meilleurs artisans grecs de Grande-Grèce, au sud de l’Italie, entre 500 et 300 avant notre ère.
Dans le monde celtique, les propriétaires de ces torques devaient les porter aux cours de parades, de combats ou de banquets prestigieux. Ce sont des objets symboles de pouvoir aussi bien guerrier que religieux. Et selon les périodes, aussi bien les femmes que les hommes arboraient ces incroyables parures. On pouvait aussi les retrouver en compagnie de leur propriétaire, dans leur tombe, pour les accompagner dans l’au-delà.
Mais pourquoi enterrer de tels objets vous demandez-vous ? Eh bien… leurs propriétaires respectifs ont peut-être offert ces torques aux dieux. Sacrés cadeaux tout de même ! Mais vous savez ce que c’est : rien n’est gratuit ! Pour écouter une demande, les dieux exigent des dons. Et quoi de mieux qu’une joncaille pour jouer ce rôle ? Car si on leur offrait des bijoux, c’était surtout une quantité d’or qu’on leur abandonnait. Et l’or c’est précieux pour les dieux, encore aujourd’hui.
LE PETIT + AU MUSÉE
Une piste de l’audioguide au ton humoristique est dédiée à cet objet. Pensez à l’emprunter à l’accueil du musée, il est gratuit !
FICHE TECHNIQUE DES TORQUES
DE FENOUILLET
Désignation
Torque pénannulaire à tampons et fermoir ; torque pénannulaire à manchons, tampons et fermoir ; torque pénannulaire à tampons et fermoir ; torque tubulaire à double fermoir ; torque pénannulaire à manchons, tampons et fermoir
Matériau
Or
Lieu de découverte
Fenouillet (Haute-Garonne)
Date de fabrication
IIIe siècle avant notre ère
Numéros d’inventaire
25049 ; 25047 ; 25048 ; 25045 ; 25046
Localisation
Parcours permanent, 2e étage
FICHE TECHNIQUE DES BIJOUX
DE LASGRAÏSSES
Désignation
Torque tubulaire à double fermoir ; brassard.
Matériau
Or
Lieu de découverte
Lasgraïsses (Tarn)
Date de fabrication
Première moitié du IIIe siècle avant notre ère
Numéros d’inventaire
25043 et 25044
Localisation
Parcours permanent, 2e étage