Cette statuette en bronze fut découverte durant l’été 1920 à Saint-Cizy, sur la commune de Cazères (Haute-Garonne). Le lieu correspond à l’antique vicus gallo-romain des Aquae siccae, sur le territoire de la cité de Tolosa. Situé à l’extrémité occidentale de la province de Narbonnaise, à moins de dix kilomètres, au nord-est, de la grande villa de Chiragan (Martres-Tolosane), le site est étroitement lié à la voie qui reliait Toulouse à Dax. Vestiges et mobilier archéologique y attestent d’une occupation continue depuis le Haut-Empire jusqu’au Ve siècle.
Il s’agit là d’une station routière, implantée sur un lieu stratégique, point de carrefour et lieu de passage, de rencontre et de repos des voyageurs et des commerçants. À cela s’ajoute un dynamisme économique qui semble particulièrement lié à l’artisanat du textile.
Il s’agit là d’une station routière, implantée sur un lieu stratégique, point de carrefour et lieu de passage, de rencontre et de repos des voyageurs et des commerçants. À cela s’ajoute un dynamisme économique qui semble particulièrement lié à l’artisanat du textile.
La figurine en bronze est documentée, sa découverte ayant été rapportée par R. Lizop, quatre ans après en séance de la Société archéologique du Midi de la France. Haute de 11,7 cm, elle fut mise au jour sur une parcelle appartenant à Madame Bazy (n° de parcelle 224). Elle dépendait d’un habitat construit en matériaux périssables qui laissa des traces caractéristiques, repérées à plusieurs reprises au sein de cette agglomération. Dans ce contexte architecturalement modeste, la statuette n’était pas totalement isolée puisque monnaies (d’Hadrien à Alexandre Sévère), objets en fer et céramiques furent découverts sur le site.
L’attitude de ce petit bronze de type éphébique est sans surprise : le corps repose sur la jambe droite, la jambe gauche est fléchie ; la tête, inclinée, se tourne vers la droite, le pied gauche n’est pas relevé, le talon demeurant solidement ancré au sol. La pondération, soit l’équilibre des masses et la répartition du poids du corps, et l’attitude, qui obéit à la construction en chiasme, caractéristique de la statuaire classique grecque, rappellent le travail du grand sculpteur Polyclète, en particulier son lanceur de disque, disparu mais connu par un certain nombre de répliques. Attitude et canon de cette œuvre de la première moitié du Ve siècle avant n. è. seront mis au service de la représentation du dieu Hermès/Mercure ; en témoignent notamment, pour la statuaire en marbre, la statue de Lansdowne House (Metropolitan Museum, inv. 56.234.15), le célèbre « Hermès Richelieu » (Louvre, Ma 573) ou encore une statuette en bronze, provenant des collections royales (Louvre, Br. 183).
Les petites cavités ménagées au niveau de l’iris des deux yeux durent recevoir un matériau différent, probablement une goutte d’argent. La coiffure est remarquablement ciselée et reprend le schéma des mèches qui caractérise l’époque julio-claudienne : les mèches forment, depuis le vertex, un schéma en étoile, où elles adhèrent à la calotte crânienne et forment, au niveau du front, une série de virgules, au-dessus de l’œil droit et de l’œil gauche, réparties à partir d’une fourche située à gauche de l’arête nasale.
L’avant-bras droit, rapporté, comme en témoigne la petite mortaise située au niveau du coude, a disparu. Le bras gauche, absent lui aussi, peut-être complété d’un manteau ramené sur l’épaule, devait être associé au corps au moyen d’une brasure au plomb.
L’avant-bras droit, rapporté, comme en témoigne la petite mortaise située au niveau du coude, a disparu. Le bras gauche, absent lui aussi, peut-être complété d’un manteau ramené sur l’épaule, devait être associé au corps au moyen d’une brasure au plomb.

Photo : Maison de vente Labarbe