
Vue du temple « de Janus » à Autun (71) : la cella antique (partie où était installée la divinité) est conservée sur plus de 20 m de haut. Cliché Martine Joly
Qui sont les dieux des temples en Gaule romaine ? ♿
Martine Joly
Professeur en Antiquités nationales à l'université Toulouse Jean-Jaurès
Durant les vingt dernières années, les archéologues ont pu explorer plusieurs centaines de sanctuaires antiques et de nombreuses découvertes ont permis de renouveler la connaissance du paysage religieux de la Gaule. Les temples présentent des spécificités qui les distinguent des édifices connus en Italie ou dans d’autres provinces de l’Empire, laissant supposer des pratiques religieuses ou des rituels particuliers. La liste des divinités honorées, révélée par l’épigraphie et les sculptures, nous livre une multitude de théonymes, accompagnés, dans certains cas, d’épithètes. Hélas, trop peu de ces attestations ont été découvertes in situ et rares sont celles qui proviennent des lieux de culte eux-mêmes. La conférence présentera les résultats d’enquêtes archéologiques qui révèlent parfois des particularismes de certaines régions et qui permettent d’en savoir plus sur les divinités attestées dans les temples en Gaule romaine.
Mercredi 8 juin, 18 h, au musée Saint-Raymond. La conférence est complète mais vous pouvez la suivre en direct sur notre chaîne YouTube dès 18 h : https://youtu.be/86uqkN0gfUg
Professeur en Antiquités nationales à l'université Toulouse Jean-Jaurès
Durant les vingt dernières années, les archéologues ont pu explorer plusieurs centaines de sanctuaires antiques et de nombreuses découvertes ont permis de renouveler la connaissance du paysage religieux de la Gaule. Les temples présentent des spécificités qui les distinguent des édifices connus en Italie ou dans d’autres provinces de l’Empire, laissant supposer des pratiques religieuses ou des rituels particuliers. La liste des divinités honorées, révélée par l’épigraphie et les sculptures, nous livre une multitude de théonymes, accompagnés, dans certains cas, d’épithètes. Hélas, trop peu de ces attestations ont été découvertes in situ et rares sont celles qui proviennent des lieux de culte eux-mêmes. La conférence présentera les résultats d’enquêtes archéologiques qui révèlent parfois des particularismes de certaines régions et qui permettent d’en savoir plus sur les divinités attestées dans les temples en Gaule romaine.
Mercredi 8 juin, 18 h, au musée Saint-Raymond. La conférence est complète mais vous pouvez la suivre en direct sur notre chaîne YouTube dès 18 h : https://youtu.be/86uqkN0gfUg
Entre mythes et rituels chamaniques, réflexions sur les interprétations de l’art rupestre des chasseurs-collecteurs d’Afrique australe ♿
Léa Jobard
Doctorante au laboratoire TRACES UMR 5608, étudie l'art rupestre des chasseurs collecteurs préhistoriques du Zimbabwe, dans la région des Matobo.
Région privilégiée par les préhistoriens pour la qualité et l’ancienneté de ses dépôts archéologiques, l’Afrique australe renferme également une des plus grandes concentrations de sites d’art rupestre au monde. Une grande partie de cet art, gravé ou peint, est attribuée aux populations de chasseurs-collecteurs du Later Stone Age, les plus anciennes peintures ayant été datées autour de 6000 cal BP, les plus récentes réalisées au XIXe siècle. S’appuyant notamment sur la comparaison entre l’iconographie et l’abondante documentation ethnographique concernant les San (communautés actuelles de chasseurs-collecteurs), deux principales interprétations ont été proposées pour expliquer cet art. D’un côté, la théorie chamanique intègre la réalisation de peintures rupestres à des rituels chamaniques pratiqués par les groupes du LSA. De l’autre côté, les images rupestres seraient des représentations des mythes fondateurs des chasseurs-collecteurs. Dans les deux cas, les croyances religieuses des groupes humains sont à l’origine de la pratique graphique. Mais, lorsque l’on considère des éléments tels que les variations iconographiques entre les régions d’Afrique australe ou le contexte environnemental des sites ornés, on peut se demander si seuls les besoins religieux ont motivés l’aménagement de panneaux d’art rupestre, ou si d’autres besoins, d’ordre sociaux ou économiques par exemple, ont pu s’y ajouter.
Mercredi 19 janvier 2022. La conférence est disponible en replay.
Doctorante au laboratoire TRACES UMR 5608, étudie l'art rupestre des chasseurs collecteurs préhistoriques du Zimbabwe, dans la région des Matobo.
Région privilégiée par les préhistoriens pour la qualité et l’ancienneté de ses dépôts archéologiques, l’Afrique australe renferme également une des plus grandes concentrations de sites d’art rupestre au monde. Une grande partie de cet art, gravé ou peint, est attribuée aux populations de chasseurs-collecteurs du Later Stone Age, les plus anciennes peintures ayant été datées autour de 6000 cal BP, les plus récentes réalisées au XIXe siècle. S’appuyant notamment sur la comparaison entre l’iconographie et l’abondante documentation ethnographique concernant les San (communautés actuelles de chasseurs-collecteurs), deux principales interprétations ont été proposées pour expliquer cet art. D’un côté, la théorie chamanique intègre la réalisation de peintures rupestres à des rituels chamaniques pratiqués par les groupes du LSA. De l’autre côté, les images rupestres seraient des représentations des mythes fondateurs des chasseurs-collecteurs. Dans les deux cas, les croyances religieuses des groupes humains sont à l’origine de la pratique graphique. Mais, lorsque l’on considère des éléments tels que les variations iconographiques entre les régions d’Afrique australe ou le contexte environnemental des sites ornés, on peut se demander si seuls les besoins religieux ont motivés l’aménagement de panneaux d’art rupestre, ou si d’autres besoins, d’ordre sociaux ou économiques par exemple, ont pu s’y ajouter.
Mercredi 19 janvier 2022. La conférence est disponible en replay.
Les dieux dans la maison : les cultes domestiques romains ♿
Alexandra Dardenay
Maître de conférences à l'université Toulouse Jean-Jaurès
Figures essentielles de l’espace domestique, les divinités peuplaient la maison et en supervisaient les activités, comme le rapporte un si grand nombre de sources latines. Si, en théorie, Lares et Pénates résidaient partout dans la demeure, on considère généralement que leur culte se rendait dans de petits sanctuaires domestiques. La typologie de ceux-ci variait, de la simple niche pour les plus modestes, au sanctuaire maçonné pour les plus luxueux, sans oublier toute une gamme de sanctuaires de bois. Cette conférence s’attachera à percevoir le phénomène des cultes domestiques et leur importance dans la vie quotidienne des Romains, la place qu’ils occupaient dans les maisons, ainsi que leur rôle de cohésion de la cellule familiale.
Mercredi 9 février 2022. La conférence est disponible en replay.
Maître de conférences à l'université Toulouse Jean-Jaurès
Figures essentielles de l’espace domestique, les divinités peuplaient la maison et en supervisaient les activités, comme le rapporte un si grand nombre de sources latines. Si, en théorie, Lares et Pénates résidaient partout dans la demeure, on considère généralement que leur culte se rendait dans de petits sanctuaires domestiques. La typologie de ceux-ci variait, de la simple niche pour les plus modestes, au sanctuaire maçonné pour les plus luxueux, sans oublier toute une gamme de sanctuaires de bois. Cette conférence s’attachera à percevoir le phénomène des cultes domestiques et leur importance dans la vie quotidienne des Romains, la place qu’ils occupaient dans les maisons, ainsi que leur rôle de cohésion de la cellule familiale.
Mercredi 9 février 2022. La conférence est disponible en replay.

Cantigas de Santa María : Códice Rico, Ms. T-I-1 Real Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo de El Escorial
Dispositifs et pratiques liés au culte des reliques en France au Moyen Âge ♿
Nelly Pousthomis-Dalle et Yoan Mattalia
Membres du laboratoires TRACES
Le culte des reliques des saints constitue l’une des expressions concrète de la pratique religieuse chrétienne au Moyen Âge. Il associe au culte des saints des dévotions spécifiques des fidèles envers des fragments de corps ou les corps entiers des martyrs et autres confesseurs dans des édifices ecclésiaux qui ont évolué tout au long du Moyen Âge. Nous essaierons ainsi de mettre en évidence quelques aspects matériels du culte des saints et de leurs reliques, certaines pratiques et divers usages qui prennent forme autour de ces objets sacrés qui constituent des supports de dévotion offerts à la vénération des fidèles. Il s’agira plus particulièrement, à travers une série d’exemples provenant essentiellement du midi de la France, de retracer l’évolution des lieux et des espaces qui accueillent le culte des reliques depuis la vénération des tombes saintes à l’édification des cryptes, d’évoquer la translation des corps saints et leur élévation dans le chœur des édifices ecclésiaux, et d’observer les pratiques d’incubation ou la création de reliques de contact.
Mercredi 23 mars. La conférence est disponible en replay.
Membres du laboratoires TRACES
Le culte des reliques des saints constitue l’une des expressions concrète de la pratique religieuse chrétienne au Moyen Âge. Il associe au culte des saints des dévotions spécifiques des fidèles envers des fragments de corps ou les corps entiers des martyrs et autres confesseurs dans des édifices ecclésiaux qui ont évolué tout au long du Moyen Âge. Nous essaierons ainsi de mettre en évidence quelques aspects matériels du culte des saints et de leurs reliques, certaines pratiques et divers usages qui prennent forme autour de ces objets sacrés qui constituent des supports de dévotion offerts à la vénération des fidèles. Il s’agira plus particulièrement, à travers une série d’exemples provenant essentiellement du midi de la France, de retracer l’évolution des lieux et des espaces qui accueillent le culte des reliques depuis la vénération des tombes saintes à l’édification des cryptes, d’évoquer la translation des corps saints et leur élévation dans le chœur des édifices ecclésiaux, et d’observer les pratiques d’incubation ou la création de reliques de contact.
Mercredi 23 mars. La conférence est disponible en replay.

Sculpture représentant Bacchus découverte sur le site de la villa de Chiragan (conservée au Musée Saint-Raymond). Cliché : Daniel Martin
Bacchus en politique ♿
Jean-Marie Pailler
Professeur émérite en histoire et archéologie de l'université Toulouse Jean-Jaurès
« En politique », Bacchus ? Ces mots semblent jurer : perçu souvent comme « étranger » dans l’Olympe comme dans les sociétés antiques, dieu des mystères, du théâtre, du vin, de la possession délirante, Face divine interpellant directement, dans l’imagerie, le regard humain... Bacchus, héritier latin du grec Dionysos, semble plutôt, par son nom même évoquant des chants et danses extatiques (grec bacch-), représenter un génie de la perturbation peu compatible avec le projet d’ordre inhérent à toute construction politique. La pièce d’Euripide, Les Bacchantes (405 av. J.-C.), l’épisode romain et italien des Bacchanales (186 av. J.-C.) paraissent confirmer, voire creuser ce gouffre entre deux univers. Et pourtant... Dionysos est et s’affirme fils de Zeus, le roi des dieux et maître de l’univers. On le voit, sous sa figure d’Ancien ou de Jeune, trôner parfois sur les vases grecs comme dans la peinture romaine ; il accompagne Alexandre dans sa « conquête indienne », il est le triomphateur perpétuel, modèle des princes hellénistiques comme des empereurs romains qui prennent le titre de neos Dionysos, « nouveau Dionysos ». Dans le fil de publications récentes, on tentera de rendre compte de ces ambivalences d’une divinité proprement insaisissable.
Mercredi 20 avril. La conférence est disponible en replay.
Professeur émérite en histoire et archéologie de l'université Toulouse Jean-Jaurès
« En politique », Bacchus ? Ces mots semblent jurer : perçu souvent comme « étranger » dans l’Olympe comme dans les sociétés antiques, dieu des mystères, du théâtre, du vin, de la possession délirante, Face divine interpellant directement, dans l’imagerie, le regard humain... Bacchus, héritier latin du grec Dionysos, semble plutôt, par son nom même évoquant des chants et danses extatiques (grec bacch-), représenter un génie de la perturbation peu compatible avec le projet d’ordre inhérent à toute construction politique. La pièce d’Euripide, Les Bacchantes (405 av. J.-C.), l’épisode romain et italien des Bacchanales (186 av. J.-C.) paraissent confirmer, voire creuser ce gouffre entre deux univers. Et pourtant... Dionysos est et s’affirme fils de Zeus, le roi des dieux et maître de l’univers. On le voit, sous sa figure d’Ancien ou de Jeune, trôner parfois sur les vases grecs comme dans la peinture romaine ; il accompagne Alexandre dans sa « conquête indienne », il est le triomphateur perpétuel, modèle des princes hellénistiques comme des empereurs romains qui prennent le titre de neos Dionysos, « nouveau Dionysos ». Dans le fil de publications récentes, on tentera de rendre compte de ces ambivalences d’une divinité proprement insaisissable.
Mercredi 20 avril. La conférence est disponible en replay.